ASITY Madagascar est une organisation nationale (malgache) de conservation créée en 1996, dont la mission est de promouvoir « l’action pour la meilleure connaissance de la biodiversité malagasy, sa conservation, dans son écosystème naturel et sa valorisation scientifique, sociale, économique, culturelle et écologique au sein de la société malagasy et internationale. C’est ce qui a poussé ASITY Madagascar en collaboration avec BirdLife International et AAGE V. JENSEN Charity Foundation à publier le rapport sur « L’ETAT DES POPULATIONS D’OISEAUX DE MADAGASCAR ».

Ce rapport de 20 pages en trois langues (Anglais, Français et Malgache) met en évidence quatre points principaux:

1. L’importance des oiseaux et de la biodiversité:

 

Madagascar compte environ 307 espèces d’oiseaux (209 nicheurs, 52 migrants non-nicheurs, 40 vagabonds et 6 introductions non-indigènes). Parmi celles-ci, 115 sont endémiques au pays, soit 44% des espèces indigènes présentes régulièrement. Ce rapport de nombre d’espèces endémiques à la superficie est inégalé par toute autre grande île. Une bonne partie de l’avifaune malgache se compose d’espèces spécialistes des forêts, un groupe présentant une très forte proportion d’endémisme (91%). En revanche, cette avifaune est d’une richesse spécifique relativement faible, notamment lorsque comparée à celles d’autres grandes îles tropicales ou à des pays de taille similaire sur le continent africain. Ces forts taux d’endémisme et faible richesse spécifique peuvent s’expliquer par la longue période d’isolement (Warren et al. 2013).

Brachyptérolle pittoïde – Atelornis pittoides  – Photo Nick Athanas

2. L’Etats des populations d’oiseaux de Madagascar:

Deux espèces d’oiseaux malgaches ont disparu au cours de ces deux derniers siècles, la Grèbe roussâtre Tachybaptus rufolavatus et le Coua de Delalande Coua delalandei. Quarante-deux espèces indigènes de Madagascar (soit 16% de ce groupe) sont classées comme globalement menacées sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN, 29 sont endémiques à Madagascar et plus de 40% sont des espèces forestières. La proportion d’espèces menacées est plus importante chez les oiseaux des zones humides : 18% de ces espèces sont menacées au niveau mondial.

Grèbe roussâtre Tachybaptus rufolavatus – Photo:Chris Rose

3. Les causes du déclin des oiseaux:

Tout un panel d’activités humaines menace l’avifaune malgache. Ces menaces amplifient le risque d’extinction par des mécanismes tels que la perte d’habitat, la compétition pour les ressources naturelles, l’exploitation directe, l’introduction d’espèces exotiques.

4. Les actions pour conserver la biodiversité:

 

Réunion de villageois pour planifier les actions de conservation. Photo © Raveloson

Depuis les années 1990, le gouvernement malgache a fait des efforts importants dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité. De nouvelles Aires Protégées ont été établies à Madagascar pour former le  » Système d’Aires Protégées de Madagascar  » (SAPM). La couverture des Aires Protégées de Madagascar a plus que triplé entre 2003 et 2016 suite à une promesse faite par le gouvernement lors du Congrès mondial des Parcs à Durban, en Afrique du Sud. Madagascar compte actuellement 171 Aires Protégées, couvrant 7,49% (44 521 km²) de sa superficie terrestre et 0,91% (11 018 km²) de sa superficie côtière et marine (UNEP-WCMC & UICN 2020). Les principaux objectifs de la SAPM sont de conserver la biodiversité et le patrimoine culturel de Madagascar, de maintenir une utilisation durable et une distribution équitable des ressources naturelles, et de promouvoir la recherche et l’écotourisme. La SAPM promeut des types d’aires protégées qui encouragent la participation locale à la gestion, notamment les catégories de l’UICN V (paysage terrestre/marin protégé) et VI (avec utilisation durable des ressources.

 

Quatre experts ont compilé et édité ce rapport à savoir Rado Andriamasimanana, Roger Safford, Lucy Haskell et Tris Allinson

Le lancement officiel du rapport sur « l’Etat des populations d’oiseaux de Madagascar » a été publié officiellement le jeudi 14 octobre 2021 à la Résidence Attenborough – Le Park Alarobia. Cet évènement était assisté par le Secrétaire General du Ministère de l’Environnement et du Développement durable, l’Ambassadeur du Royaume-Uni et d’autres Chefs d’Institutions et/ou ONG ouvrant dans la Conservation à Madagascar.

Ce rapport est dédié à la mémoire du Dr Rado Andriamasimanana qui est le principal compilateur et auteur de ce rapport, est décédé le 11 avril 2021. Dr Rado Andriamasimanana était un membre fondateur d’ASITY Madagascar et Enseignant à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo. Il  était un leader parmi les scientifiques et les défenseurs de la nature malgaches. Son mélange de compétences techniques et pratiques dans de nombreux domaines était unique, et sa personnalité enchantait tous ceux qui le connaissaient. Sa disparition est un coup terrible pour la conservation et une perte pour ses nombreux amis à Madagascar et dans le monde.

Cliquez sur l’image pour télécharger

             

 

rfwbs-sliderfwbs-sliderfwbs-sliderfwbs-slide